Leonard Cohen ou la sagesse du sioux en Borsalino

Crédits : AFP/Getty Images/Archives - Frazer Harrison
Crédits : AFP/Getty Images/Archives - Frazer Harrison

J’ai assisté cette semaine à l’une des expériences musicales les plus incroyables que j’ai jamais vécu : le concert de Leonard Cohen à Bercy. A 74 ans, il est remonté sur scène l’an dernier pour une tournée mondiale après avoir été ruiné par son ancien manageur. Et c’est réellement un moment exceptionnel à vivre.

Pour tout vous dire, c’était un concert à l’ancienne, avec des choses délicieusement surranées comme un micro à fil qu’on verra bientôt chez les antiquaires à côté des buffets Louis XVI. Pas de première partie, M. Cohen monte sur scène à 20h05 pour un concert annoncé à 20h, ce qui laisse tous ceux qui sont arrivés à 30 en se croyant à l’aise complètement déboussolés à courir dans les allées noires de la salle. Et puis, chose la plus incroyable du monde : un entracte de 20 minutes pour se détendre les jambes ou aller s’en griller une.

Et pourtant, on était bien placées ! A quand un meilleur zoom sur iPhone ?
Et pourtant, on était bien placées ! A quand un meilleur zoom sur iPhone ?

Le concert est à l’image de l’homme : il met du temps à se dévoiler, pudique, progressif, et suprêmement élégant. Avec sa voix grave et envoûtante, il nous livre plus que ces chansons : sa philosophie de la vie. Lui qui semble avoir vécu 1,000 vies après s’être retiré pendant 6 ans dans un monastère bouddhiste (entre 93 et 99) et avoir été ordonné moine zen tout en restant un juif pratiquant, il se livre (un peu) avec humour et grâce et nous donne à voir et à écouter sa conception des choses. Un sioux avec un Borsalino.

Bon, faut être honnête, ce n’est pas le concert où la fosse se lance dans un pogo géant, mais c’est beau, c’est tellement beau. La beauté des paroles est même parvenue jusqu’à mes oreilles néophytes, dans un vocabulaire à l’image du personnage avec des expressions comme « I shall abide » (mais qui dit encore ça??). J’ai d’ailleurs appris à cette occasion que Leonard Cohen n’a pas qu’une voix en or, il est aussi poète.

Et pour s’en rendre compte, quoi de mieux que les paroles de ces chansons ? Je voulais d’abord vous parler de « Partisan », une chanson sur la résistance française pendant la 2nde Guerre mondiale et qui fait penser à l’Iran en ce moment et à toutes les situations de conflits.

Ses biographes disent qu’il a connu cette chanson vers 1950, au camp Sunshine. Lui-même a dit  plus tard « Une idée curieuse s’est un jour formée en moi, je me suis dit que les nazis ont été renversés par la musique « . (La source est ).

Les paroles en entier sont ici mais voici quelques passages choisis :

« When they poured across the border
I was cautioned to surrender,
This i could not do;
I took my gun and vanished.

I have changed my name so often,
I’ve lost my wife and children
But i have many friends,
And some of them are with me.

(…) There were three of us this morning
I’m the only one this evening
But i must go on;
The frontiers are my prison.

Oh, the wind, the wind is blowing,
Through the graves the wind is blowing,
Freedom soon will come;
Then we’ll come from the shadows. « 

Et pour finir, « My Secret Life », dont le titre est évocateur et les paroles sublimes (bon, le clip, je dis pas :-)) :

Les prochaines dates pour cet été (août) :

  • Le 16 août à Colmar,
  • Le 18 au théâtre antique de Vienne Live in London
  • Le 20 dans les arènes de Nîmes.
  • Les 22 et 23 août, au Monte-Carlo Sporting Summer Festival et au tarif de… 353 euros le billet (gloups!).

Et sinon ? Sinon, il y a le live de sa tournée, « Live in London », qui donne un bon aperçu de la chose, pour beaucoup moins cher !

Un commentaire sur “Leonard Cohen ou la sagesse du sioux en Borsalino

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  1. j’adore la description, … moi qui n’aime pas léonard cohen – ca me donnerait presque envie de me faire prescrire illico des antidépresseurs pour 2 ans 🙂
    je regrette presque d’avoir manqué ca
    merci de nous donner envie de sortir

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